Devenir photographe a d’abord été un rêve d’enfant. J’ai toujours un peu secrètement gardé en moi ce rêve un peu fou, sans jamais vraiment oser me l’avouer. Il avait d’abord été imprécis, mais je me rêvais en créatrice d’image.
J’ai d’ailleurs toujours beaucoup apprécié le dessin pour cette raison, et j’ai même eu des envies de métier comme peintre ou illustratrice pour enfant.
L’aspect story-telling se retrouve d’ailleurs comme un clin d’oeil dans mon travail, et ce n’est pas sans me faire sourire.
J’ai commencé à beaucoup dessiner à partir de photos pour réaliser des portraits au fusain et à la sanguine. J’aimais beaucoup ce moyen d’expression qui me fascinait et je pouvais passer des heures à peaufiner un trait de cheveux ou la courbe d’une main.
Mais j’étais invariablement attiré par le vivant. Et dans un sursaut de réalisme je me suis questionnée sur ce qui pouvait être le médium le plus réaliste.
J’aime beaucoup le mouvement, et la question de devenir vidéaste m’a effleuré l’esprit, mais ce pouvoir magique de figer le temps et un moment en une image me séduisait plus .
J’ai donc commencé ma culture picturale en empruntant le maximum de livres à la bibliothèque. Je n’empruntais rien qui ne traite de la technique, mais je connaissais alors par coeur la section des grands maîtres que ce soit en peinture, ou en photo.
Puis j’ai arpenté des expositions un peu au hasard, et je me suis fait mon oeil petit à petit, parfois de manière inconsciente.
J’en parle dans ma partie à propos mais je me souviendrais toujours de cette rencontre mystérieuse au Louvre où j’appris ce qu’était le clair-obscur du haut de mes huit ans.